Télécharger le communiqué en pdf
Communiqué de presse des maires d’arrondissement et
des parlementaires socialistes et apparentés de Paris
Alors que notre pays se trouve confronté à une instabilité politique sans précédent sous la Ve République, une situation économique dégradée avec une dette publique record et un chômage qui repart à la hausse, nous apprenons que le Gouvernement de François Bayrou veut modifier dans l’urgence le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.
C’est faire preuve d’un bien étrange sens des priorités.
Sur la forme tout d’abord, alors que la Maire de Paris et les élus parisiens sont les premiers concernés par une telle réforme, c’est par voie de presse que nous prenons connaissance d’un tel projet, vieux serpent de mer, qui ressurgit tout à coup.
Le fait de n’avoir été ni informés et encore moins conviés à une quelconque discussion préalable sur le sujet montre le peu de cas du Premier ministre et de son gouvernement fait à la représentation parisienne, au suffrage universel et par conséquent aux électrices et aux électeurs parisiens.
À ce stade, aucun texte précis n’a été présenté ni aux parlementaires, ni à la Maire de Paris, ni aux élus parisiens. Une attitude bien peu républicaine que nous dénonçons, d’autant plus étonnante qu’elle émane d’un premier ministre pourtant élu local.
Sur le fond, il s’agirait, à un an des élections municipales, de « tripatouiller » le mode de scrutin à Paris pour faciliter l’élection d’une candidate actuellement membre du Gouvernement et ce en supprimant l’élection du Conseil de Paris par arrondissement. La ficelle est un peu grosse et le résultat incertain.
Mais nous le réaffirmons solennellement : l’arrondissement doit rester l’échelon de référence de l’action municipale et donc des élections municipales parisiennes. Le Conseil de Paris a d’ailleurs toujours été élu par arrondissement.
Le mode de scrutin actuel assure une représentation politique et géographique permettant de concilier la proximité à laquelle les Parisiens sont attachés avec une vision et une politique globales de la ville de Paris.
Modifier brutalement ce système risquerait de couper ce lien et de nuire à l’efficacité et à l’équilibre des politiques publiques locales.
De plus, décorréler la réforme du mode de scrutin de toute réflexion sur la répartition des compétences n’a aucun sens.
Paris mérite mieux ! Mieux qu’un débat escamoté, mieux que des manipulations électorales à moins d’un an de l’échéance.
C’est la raison pour laquelle nous demandons l’abandon de toute réforme précipitée du mode de scrutin et proposons qu’un débat transparent et constructif sur une éventuelle évolution de la loi PLM puisse avoir lieu ultérieurement, loin de toute contingence électorale, dans la concertation et le respect des Parisiennes, des Parisiens et de leurs élu-e-s.
Signataires
Rémi Féraud
Président du Groupe Paris en Commun au Conseil de Paris, Sénateur de Paris
Ariel Weil
Maire de Paris Centre
Alexandra Cordebard
Maire du 10e arrondissement
François Vauglin
Maire du 11e arrondissement
Jérôme Coumet
Maire du 13e arrondissement
Eric Lejoindre
Maire du 18e arrondissement
François Dagnaud
Maire du 19e arrondissement
Eric Pliez
Maire du 20e arrondissement
Colombe Brossel
Sénatrice de Paris
Emmanuel Grégoire
Député de Paris
Céline Hervieu
Députée de Paris
Bernard Jomier
Sénateur de Paris
Marie-Pierre de la Gontrie
Sénatrice de Paris